Pourquoi est-on inquiet ?
Une situation va générer de l’anxiété chez moi mais ne provoquera aucune émotion chez vous. Cela dépend beaucoup de I' interprétation que l’on va en faire. L’anxiété se manifeste sous plusieurs formes, varie selon plusieurs degrés de gravité et intervient selon diverses fréquences. Nous percevons notre anxiété par rapport à ce que nous ressentons :
- Physiquement (palpitations, tensions musculaires, maux de tête, ventre, dos, difficultés d’endormissement, fatigue, tremblements)
- Emotionnellement (irritabilité, peur intense, appréhension)
- A nos pensées (inquiétudes, difficultés de concentration, obsessions, ruminations)
- A nos comportements : ensemble d’évitements
S’inquiéter normalement peut être le fait que Valérie qui vient de vivre un divorce, s’inquiète des incidences sur sa situation financière c’est-à-dire une situation bien réelle, qui s’est vraiment produite. Un souci excessif et incontrôlable serait de penser qu’elle ne rencontrera plus jamais personne, qu’elle restera seule et avec de nombreuses difficultés financières toute sa vie, que cela va impacter la santé et vie entière de ses enfants… Valérie envisage toutes les probabilités les plus négatives qui soient, liées à cette situation qui n'est pas arrivée et qui n'arrivera peut-être jamais. Le scénario catastrophe est envisagé.
Les TCC travaillent sur l’identification des soucis liés à des situations réelles et ceux qui sont excessifs, liés à l’incertain (situations jamais passées). Je ne détaillerai pas l’ensemble des troubles anxieux mais plutôt les axes de travail cognitifs et comportementaux généralement utilisés en TCC.
Le traitement de l’anxiété a commencer par une analyse fine des situations qui génèrent de l’anxiété ; les lister et les hiérarchiser de la plus anxiogène à la moins anxiogène permet une prise de conscience des priorités de traitement et du type de trouble à traiter (anxiété sociale ? anxiété liée à la santé ?). Un travail de psychoéducation sur le trouble (comment est-il apparu ? quels sont les facteurs qui le maintiennent actif ?) est indispensable pour que la personne soit actrice de son travail d’apaisement.
En parallèle, une psychoéducation sur la relaxation est proposé ainsi que sur les techniques de respiration de manière à reprendre le contrôle de ses sensations corporelles.
Un travail comportemental d’exposition ou de désensibilisation est proposé en douceur puis un travail de restructuration cognitive sur les croyances dysfonctionnelles qui occasionnent l’anxiété est enclenché avec comme objectif principal d’augmenter son seuil de tolérance à l’incertitude.